Sur notre autre blog, nous avons longtemps traité de la question du design. On pourrait toutefois retenir que :
Le design est à la fois un outils et un processus de résolution de problème.
Définir le domaine du design c’est d’abord s’interroger sur la nature de ce nouveau métier, sur les différents champs d’intervention du designer et sur les méthodes utilisées par les designers dans leur projet. Comment donc définir le design ? Pourquoi le design peut-il intéresser les sciences de gestion ? Quel est l’intérêt du processus de conception du designer ? Quel impact a le design en termes de performance des organisations qui puisse justifier le recours au design dans les entreprises ?
Essai de définition du design
All men are Designers. All that we do, almost all the time, is Design, for Design is basic to all human activity.
– Victor Papanek
L’ICSID – International Council of Societies of Industrial Design – organisme qui regroupe sur le plan international les différents syndicats professionnels de designers définit ainsi le design : « Le design est une activité créatrice dont le but est de déterminer les qualités formelles des objets produits industriellement. Par qualités formelles, on ne doit pas seulement entendre les caractéristiques extérieures mais surtout les relations structurelles et fonctionnelles qui font de l’objet une unité cohérente. »
En 2000, cette définition fut modifiée :
Le design est une activité créatrice dont le but est de déterminer les multiples facettes des objets, processus, services… Le design est un facteur clé d’une humanisation des technologies et de l’échange économico-culturel.
Les designers sont des spécialistes qui détiennent un certain savoir en matière de conception formelle auquel il faut ajouter « une approche de généraliste » [Schulmann 1991] et une expérience multidisciplinaire. Une autre définition, celle de l’Industrial Designers Society of America vient rapprocher le métier du Design du marché et de l’industrie :
Le design industriel est le service professionnel de création et de développement de concepts et de caractéristiques qui optimisent la fonction, la valeur et l’apparence de produits et de systèmes, dans l’intérêt commun de l’utilisateur et du fabricant.
La fonction de médiateur jouée par le design, entre le monde industriel et technologique et le consommateur est souvent soulignée par les professionnels. La question souvent posée de savoir si le design est science ou art ne se justifie pas car le design est à la fois science et art. La technique du design concilie l’aspect logique de la démarche scientifique et la démarche intuitive et créatrice. Le design jette un pont entre art et technique, la complémentarité de ces deux domaines de la connaissance étant considérée par beaucoup de designers comme fondamentale.
Les disciplines du design et leur intégration en entreprise
La design fait partie d’une famille professionnelle qui s’est développée autour des différents types de formes à concevoir [Quarante 1994]. On distingue quatre types de design qui correspondent aux domaines clés de l’intervention de cette profession dans la société et qui induisent les possibilités d’entrée et d’interface du design avec les fonctions de l’entreprise [APCI 1998]. Il s’agit du design d’environnement, du design produit, du design de conditionnement et du design graphique.
Le design d’environnement
Le design d’environnement englobe l’aménagement des lieux de l’entreprise, de tout espace qui la représente physiquement à l’intérieur comme à l’extérieur : sites industriels, aires de travail, bureaux, aires de production, espaces communs (cafétérias, zones d’accueil, zones de repos), aménagement de ses espaces commerciaux (boutiques, kiosques, corners de grands magasins), de ses structures d’exposition et de stands (salons, foires).

La conception pour une entreprise de son environnement de travail joue un rôle fondamental dans la qualité de la production, la construction d’une culture d’entreprise et la communication de sa stratégie. Les interventions des designers d’environnement se sont développées en parallèle avec celui de la franchise et des centres commerciaux. La concurrence entre les grandes enseignes de distribution a entraîné une augmentation des investissements en matière de différenciation de l’image et donc un recours au design. Les designers d’environnement créent aussi de nouveaux concepts de centres de loisirs ou de restauration.
Le design de produit
Ce type de design est souvent le seul connu du grand public. Et encore, le grand public ne le connaît que partiellement à travers les créations de designers « stars » en matière de mobilier, ou de mode et celles des vedettes du stylisme automobile. Il a ainsi une image très mode et très « avant-gardiste » du design produit, souvent relayée par les médias qui privilégient cet aspect culturel du design. Le designer de produit ne se limite pas aux seuls domaines du meuble, des lampes, des tapis, de la mode et des voitures.
Le design de conditionnement
Ce type de design, bien que moins connu que le design de produit, fait pourtant vivre la profession. Il est souvent appelé : « packaging design » et consiste à concevoir des emballages pour les produits fabriqués de manière industrielle. Les formes conçues par les designers servent à protéger ces produits pendant la manutention, le stockage, le transport et la mise en vente.
Elles cherchent aussi à favoriser la reconnaissance des produits sur les lieux de vente et à simplifier son utilisation chez le consommateur final. Le design de conditionnement profite de la généralisation de la distribution en libre-service.
Le design graphique
Ce type de design consiste à concevoir des lignes ou des figures destinées à représenter le nom d’une entreprise, ses marques ou ses produits. Comme dans le design de conditionnement, l’intervention du designer graphique peut se faire à différents niveaux.
Le design graphique est à la mode. Qui n’a pas son logo aujourd’hui ? Villes, régions, associations humanitaires, chaînes de télévision… nul n’échappe à la logomania. Mais le design graphique va au-delà de la création de l’identité visuelle. Il vise à concevoir un système complexe d’identité visuelle qui vient en interface avec le système de communication de l’entreprise interne (signalétique).
Dans sa communication externe, l’entreprise se différencie par un langage graphique et verbal spécifique et adapte ces messages selon ses différents publics. Les nouvelles technologies permettent de développer un design graphique flexible et centré sur l’utilisateur.
Moins connu, le design d’information consiste à représenter le maximum d’informations dans un minimum d’espace en optimisant les messages. Il est très utilisé pour présenter des statistiques, des chiffres ou des données géographiques. Il a développé aussi un langage universel, celui des pictogrammes.

À la mode aussi et un formidable levier pour la profession du design, le web design ou design multimedia. Comment envisager une entreprise dont l’activité prendra place sur Internet sans faire intervenir de designers ? Toute « start-up » aura besoin de définir sa stratégie et de la rendre visible sur un écran d’ordinateur.
Que ce soit pour une banque de données ou une activité d’e-commerce, le designer devient dès la création de l’entreprise de la « nouvelle économie » un partenaire de l’entrepreneur dans cette innovation.
Autre classification des disciplines du design
On classe aussi l’activité du design selon les dimensions qu’occupe l’objet à concevoir dans l’espace. Il peut être en deux dimensions (2D) ou trois dimensions (3D). Cette typologie permet de faire apparaître une nouvelle « dimension » (4D) qui ajoute la dimension de l’interface utilisateur telle qu’elle apparaît dans le design lié aux nouvelles technologies de l’information. Le designer multimedia conçoit l’interface graphique (arborescence intuitive, icônes) dans les logiciels, les jeux ou toutes les applications multimedia.
Par exemple, dans les bases de données, les serveurs sur Internet, les bornes interactives. Un travail important est fait pour améliorer l’ergonomie et l’utilisabilité de l’interface et ainsi concevoir un objet qui dépasse la seule concrétisation formelle extérieure pour englober la dimension virtuelle de la relation avec l’utilisateur.
Voilà, c’est tout pour l’article d’aujourd’hui.
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